La jeunesse, c’est dans la tête. Enfin, c’est ce que l’on dit et ce n’est certainement pas totalement faux.
On trouve ainsi de vieux très dynamiques et jeunes d’esprit, mais aussi des personnes moins âgées déjà ridées dans leurs manières d’agir. En général, je me qualifie plutôt de « jeune mamie » car j’apprécie le tricot, la cuisine, mais je ne me sens pas dépassée par tout quand même à 34 ans !
Cependant, en lisant « Mes illusions donnent sur la cour » de Sacha Sperling, je dois bien l’avouer, j’ai pris quelques ridules de plus !
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L’auteur :
Sacha Sperling n'a que 18 ans et signe ici son premier roman.
Il travaille déjà sur le suivant et l’écriture n’est donc pas seulement une passade d’adolescent.
Il est aussi le fils de… Alexandre Arcady et de Diane Kurys.
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L’intrigue : (Quatrième de couverture)
« Sur un transat, il mange un esquimau.
Le chocolat fond autour de sa bouche, il s'en met partout. On dirait du sang séché. Le ciel est de la même couleur que le soleil. Ce matin, on a braqué le millibar. Augustin voulait qu'on célèbre son départ. L'air a une vague odeur de jasmin. Je suis sûr que c'est le produit d'entretien. Il se lève pour aller commander quelque chose au restaurant, de l'autre côté de la piscine. Je l'observe. De longs palmiers bougent lentement derrière lui.
Graphique. Il plonge dans l'eau. Il disparaît quelques secondes, puis il réapparaît. Il revient, il se rallonge sur son transat. Je regarde les parasols kitch, jaunes et rouges, et je pense que ce serait vraiment beau de les voir tous s'envoler en même temps. »
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Ce que j’en pense :
Il s’agit d’un premier ouvrage et donc tout n’est pas encore maîtrisé parfaitement au niveau technique, mais l’ensemble se tient plutôt bien.
Les phrases assez courtes (sujet, verbe, complément) permettent une lecture rapide qui colle assez bien au récit car les deux principaux protagonistes brûlent les étapes, mais se brûlent également les ailes dans une course poursuite parfois dévastatrice. Il n’est pas si facile de grandir, de se construire, de devenir un adulte !
Rien ne nous sera épargné : drogue, cigarettes, alcool et sexe, tout y est jusqu’à l’écoeurement ! Je me demande ce que font les parents… Au final, je dois être ultra conservatrice, coincée et j’en oublie, mais là, je pense que ce n’est pas possible, plus possible.
Sacha pose un regard sans concession sur le monde qui l'entoure. Son analyse est étonnamment mûre, mais cela arrive parfois avec des jeunes gens qui sous des airs de ne pas y toucher sont parfois très fins et pointus dans cette critique du monde actuel qui nous sert de cadre de vie.
Sacha incarne bien sa génération sans pour autant être trop formaté. Je me sens décalée par rapport à lui, sa façon de penser, de bouger, de concevoir les choses et là vient donc le petit coup de massue derrière les oreilles qui me fait comprendre que j’ai bien basculé dans une autre tranche d’âge et ce depuis un bon moment déjà.
Le roman largement autobiographique même si certainement assez édulcoré passe à travers beaucoup de clichés et l’on ne s’ennuie pas même si ici ou là, on note quelques maladresses d’écriture. Sacha est jeune, il a le temps de se forger un style bien à lui et déjà on sent le talent poindre. Ce n’est pas donné à tout le monde.
La relève de Françoise Sagan qui avait elle aussi débuté fort tôt est-elle assuré par ce jeune homme ? Pourquoi pas… À suivre donc.
Ma note finale : 13/ 20
4 commentaires:
je l'ai lu lors de la rentrée littéraire et j'ai trouvé que c'était plutôt bien écrit mais je dois être comme toi, trop conservatrice car la drogue et peut-être encore plus le sexe sans amour m'ont fait saturer.
Ca ne me tente pas trop comme sujet.
C'est bien dans la tête... du haut de mes quarante printemps j'ai souvent l'impression de n'avoir pas plus de vingt ans... ;o) Enfin tant que mes douleurs ne se rappellent pas à moi avec trop de vigueur ;o)
Eh ben moi aussi j'aime le tricot alors on dira qu'on est deux jeunes mamies de 34 et 26 ans^^
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