mardi 13 décembre 2011

Trois pas vers l'autre... De jérôme Fagnoni

Le livre :

Trois pas vers l'autre… De Jérôme Fagnoni, aux éditions LU, 10€, 213 pages.


Pourquoi ce livre :

Comme toujours, c'est pas curiosité que j'ai voulu découvrir cet ouvrage, mais cette fois-ci, j'avais en plus un tout autre motif : je connais l'auteur personnellement. Il s'agit d'un ami d'adolescence que j'avais perdu de vue pendant quelques années et que j'ai retrouvé via la magie (un moteur de recherche) de la Toile (merci Facebook pour une fois).
"Trois pas vers l'autre…" est la suite du premier roman que j'ai lu de Jérôme Fagnoni et commenté il y a quelques semaines déjà, mais ce ne sera assurément pas le dernier car j'ai eu un cadeau d'avant Noël un peu spécial : l'intégrale des oeuvres littéraires de l'auteur ! Pour moi, il n'y a pas de plus beau cadeau que des livres et si cela peut aider à faire connaître un ami alors, je saute à pied joint sur l'occasion !
Cependant, mon avis sera aussi objectif que possible car je ne veux pas juste faire plaisir à mon ami. Ce ne serait d'ailleurs pas lui rendre un véritable service, si le roman était mauvais, que de lui dire à toute force le contraire. Donc à partir de maintenant, ce n'est plus l'amie qui va s'adresser à vous, mais plutôt la lectrice assidue, rodée en partie aux lectures critiques grâce à de multiples partenariats et quelques jury littéraires de lecteurs. Je vais essayer d'être aussi professionnelle que possible dans mon amateurisme.


Le pitch :

Catherine se rend à Paris pour ses études après avoir rencontré Paul, celui qui pourrait bien changer sa vie. Il lui a donné rendez-vous dans un an, un mois, une semaine et un jour. Mais la jeune femme sait-elle forcément ce qu'elle veut ? Surtout quand un autre homme vient semer le trouble dans son esprit...



Ce que j'en pense :

Avant même de commencer la lecture proprement dite de ce que l'on peut nommer le tome 2 ou la suite de "Aux âmes sombres", je tombe sur cette citation en guise de préambule :
La passion ne connait que deux saison.
Cela me parle, m'interpelle et me conforte dans mes bonnes dispositions de fin de lecture précédente de cet auteur qu'est Jérôme Fagnoni.
C'est de très bonne augure et du coup, je crois que je place la barre un peu haute, mais je ne suis certainement pas la seule le connaissant.

L'intrigue débute peu de temps après la première rencontre entre Paul et Catherine à la gare de Valence. C'est donc un sacré retour en arrière, c'est même pour être très précise, un bond d'un an, un mois, une semaine et un jour dans le passé avec la fin de "Aux âmes sombres".
Ce voyage temporel ne me semble pas superflu pour ainsi mieux connaître et appréhender le personnage de Catherine car au final, si l'on en sait plus sur Paul grâce au livre précédent, Catherine est surtout restée pour nous une douce et belle inconnue auréolée de mystère. Or, nous sentons bien que tout le potentiel de cette jeune femme n'était pas encore exploité par l'auteur et que son rôle allait être fort important pour la suite.
Voilà donc une fort belle manière  de tout remettre en place et sans lourdeur.

J'ai trouvé en revanche que le cadre familiale de la belle (Catherine) était un peu "too much".
Je sais que certaines familles sont restées très conservatrices au niveau de l'éducation, des (bonnes) manières, mais tout de même, à presque 30 ans, Catherine est presque présenté comme une petite fille de 10 ans (j'exagère à peine). Ce contraste des moeurs est certainement voulu par l'auteur, mais il pousse le trait trop loin à mon sens, on bascule dans la caricature, c'est dommage.
Cependant, je comprends que l'auteur avait besoin de ce contraste très fort entre leurs deux mondes (celui de Paul et celui de Catherine). Je ne puis vous en dire beaucoup plus, cela pourrait nuire à votre plaisir de lecture, mais rassurez-vous le personnage de Catherine n'est pas aussi figé que l'est sa famille.

Dommage également pour les retrouvailles de Catherine et de Paul.
Ce dernier la trouve encore plus belle que la première fois, certes, on peut le comprendre, mais qu'il se dise, et je cite :  "qu'il n'était vraiment pas dans son assiette pour l'avoir trouvé juste jolie", c'est une petite maladresse. Il ne pouvait pas être dans son assiette, ni à l'aise dans ses baskets, il venait de perdre sans femme ! Paul n'était pas un coureur de jupons et donc, il était plutôt en état de choc, peu enclin à la bagatelle et encore moins dans une perspective de séduction. Son esprit était ailleurs d'où ce choix d'attendre avant de revoir cette jeune femme qui semblait différente de toutes les personnes qu'il avait pu rencontrer ce soir là dans la gare de Valence.
M'enfin, à quoi tu pense Jérôme !!!! (lol)

A noter aussi (et parce que je suis la pire des lectrices pour mes amis) quelques petites coquilles ici ou là (Je sais bien que même en police de caractère taille 72, on finit par ne plus les voir ses bourdes, moi la première), quelques petites maladresses…
Bon, oui je ne laisse point passer ces petites imperfections qui si elles ne gênent en rien la lecture de ce roman, peuvent faire tiquer les lecteurs plus exigeants et/ou pointilleux (dont moi, l'emmerdeuse de service).
Rien de bien méchant, rien qui ne puisse être revu et corrigé dans une prochaine édition. Je ne laisse rien passer, je crois que je suis plus exigeante avec lui (Jérôme Fagnoni) qu'avec un autre auteur car je sens le potentiel par encore assez mis en valeur.

Pour le reste, ma lecture fut agréable, très agréable même.
J'ai apprécié le style, moins maladroit que précédemment, moins lourd aussi. Le texte m'a semblé plus dynamique, plus entrainant. Mon côté fleur bleue y est aussi pour quelque chose sans doute, mais si je ne peux pas le laisser s'exprimer en lisant une fiction à  caractère romantique (mais pas que), quand le puis-je ?
Mais "Trois pas vers l'autre…" n'est seulement un roman où l'on découvre une histoire d'amour balbutiante, c'est aussi un récit qui nous offre une vision de notre société actuelle. J'irai presque jusqu'à dire sociale par certains aspects. Jérôme glisse ici ou là certaines de ses visions du monde par le biais de ses personnages et des situations auxquelles ils sont également confrontés. Malin, mais cela demande un peu plus de finesse encore car les traits sont encore un peu trop épais. Cependant, on tient le bon bout.

Le personnage de Catherine m'a déçu et m'a même carrément mise hors de moi.
Attention, je tiens tout de suite à préciser que ma déception ne vient pas de la façon dont Jérôme Fagnoni l'a dépeinte, mais véritablement de ses traits de caractère. C'est fou comme l'on peut être désappointé par les gens.
J'en garde un souvenir amer, mais je sais que je ne suis pas la seule, Aurore, l'autre personnage féminin que l'on retrouve me comprendrait surement.
Jamais je ne l'aurai cru aussi superficielle, mais chutttttt….

Paul est fidèle à lui-même. Il ne me déstabilise pas. Je retrouve en lui tellement de traits de Jérôme en lui. Je sais que si je les perçois si bien, c'est parce que je connais l'auteur depuis fort longtemps, mais en réalité c'est une chose qui est très fréquente dans la littérature. Il est fort rare qu'un des personnages d'une fiction n'ai pas quelques traits de caractère de l'auteur car on écrit toujours mieux ce que l'on connait, ce que l'on a déjà expérimenté. On est alors plus convaincant.
Et cette intrigue l'est !

Assurément humaine, sans grandes fioritures qui auraient de toute manière été de trop, voilà une histoire probable, avec des protagonistes vrais, avec leurs qualités, mais aussi et surtout leurs défauts.
Je me suis sentie très bien dans cet univers dépeint simplement.

Comme pour le précédent roman, le final risque de vous surprendre et c'est tant mieux car du début à la fin donc, on ne s'ennuie pas.
 J'avoue que je le suis de plus en plus difficilement et pourtant je l'ai presque été complètement.
Dans tous les cas, il y a d'excellentes idées dans ce récit et j'avoue que je suis assez impatiente de lire le troisième volume pour voir comment les éléments évoluent car il y a une belle ouverture, fine et bien amenée, dans le dernier paragraphe, alors que ce n'était point évident.

Jérôme possède les idées, le style se construit petit à petit, l'ensemble s'il n'est pas encore parfait est en revanche plus que prometteur.



Et s'il fallait mettre une note : 16 / 20




Les bonus :


Le blog de l'auteur pour mieux le découvrir car oui, il n'a pas sa langue dans sa poche et il y exprime ses idées. Venez vous aussi enrichir le débat : http://www.jerome.fagnoni.fr/
C'est également là que vous pouvez contacter l'auteur pour lui commander les ouvrages (les tomes 1,2 et 3) de cette intrigue ainsi que ses essais.

2 commentaires:

GAROUNOURS GROGNON a dit…

16/20 ! ouahh ! pas mal Jérôme ! continue comme ça (d'aileurs c'est fait !!)
on espère que les ventes suivront que tu puisses en vivre bien! car nombreux sont les prétendants et si peu sont les élus...

Emeralda a dit…

En vivre, pour le moment, Jérôme n'en n'est pas encore là, mais pour les ventes disons que j'ai pu lui en faire faire quelques unes... Enfin si toutes se concrétisent.