lundi 26 novembre 2018

Apocryphe de René Manzor



Rentrée littéraire 2018



Le livre :

Apocryphe de René Manzor aux éditions Calmann-Lévy, 400 pages, 19 € 90.
Publié le 3 octobre 2018


Pourquoi cette lecture :

Il s’agit d’un partenariat avec les éditions Calmann-Lévy.
Le mélange de l’Histoire réelle avec la fiction ne me gêne absolument pas du moment que l’intrigue se tient. Le pitch m’avait titillé et j’ai simplement voulu vérifier que cette première impression était le bonne (ou pas).


Le pitch :

Une fresque épique et violente mêlant avec brio fiction et reconstitution historique. Jérusalem, an 30. Sous une pluie battante, trois crucifiés bataillent pour que chaque nouvelle inspiration ne soit pas la dernière. Le déluge achève de disperser les quelques spectateurs présents. Seule une personne reste obstinément sur le Golgotha. Un garçon de sept ans qui a échappé à la surveillance des adultes. 
Il ne quitte pas des yeux l'homme cloué sur la croix centrale. Malgré la violence du spectacle auquel il assiste, l'enfant ne pleure pas. Son expression semble même trahir de la rancune envers ce rédempteur qui a tout donné aux autres et si peu à lui. Son nom est David de Nazareth. Fils du supplicié Yeshua, dit le roi des Juifs. Sept ans plus tard, au cœur du désert de Judée. Le jeune David a grandi dans une ferme isolée, élevé par sa mère Mariamné. 
Lassé de vivre caché, il sent un vent de révolte souffler en lui, qui fait écho aux secousses qui agitent la Palestine, rendue exsangue par deux décennies d'occupation romaine. Poussé par la volonté de s'émanciper et de prendre part aux bouleversements qui s'amorcent, David s'enfuit, dans le but de rejoindre Jérusalem. Débute alors pour lui un chemin jalonné de secrets, de trahisons, d'intrigues politiques et de stratégies guerrières, qui le mènera à la découverte d'une vérité soigneusement dissimulée pendant des années, dans le but de le protéger.



Ce que j’en pense :

Pendant mes études d’Histoire, j’ai surtout appris à ne pas déborder du cadre, à ne pas trop extrapoler, à ne pas jouer avec mon imagination au-delà de limites très claires, strictes même. Le romancier lui peut se le permettre et j’adore cela. Surtout quand il le fait avec intelligence, au service de son intrigue bien construite, plausible dans son univers recrée.
Lire donc un roman avec des bases réelles (plus ou moins ténues, qui divisent encore beaucoup, font débat), mais ensuite avec un récit fictionnel ne me dérange absolument pas.

L’ensemble est sombre, mais cela on s’en doutait. On ne choisit pas cette lecture complètement au hasard.
Le style est ciselé, presque oserai-je dire que l’auteur utilise un scalpel pour nous livrer un texte qui est tranchant, vif, que l’on dévore parce qu’on est happé par ce récit avant tout humain même s’il est noir. Les parts d’ombre sont tellement nombreuses dans l’Histoire que cela ne choque pas au contraire. Cela ne fait que rentre ce livre plus crédible. On oublierait un peu trop facilement que ce n’est qu’une fiction.
Le style est aussi très visuel. J’avoue avoir eu vraiment la sensation de visionner un film plutôt que de lire un livre. Mon cerveau était la caméra guidée par la plume de l’auteur.
Je ressens l’énorme travail qu’il a fallu à René Manzor pour écrire un tel roman. Pour autant cette somme ne se perçoit pas à la lecture. Au contraire, c’est fluide. C’est encore plus remarquable.

Ce plongeon dans le passé est haletant, glaçant, grinçant, vertigineux, audacieux et pourtant, on en redemande car il nous parle de choses essentielles même de nos jours car si les techniques, les technologies, les cadres de vie ont évolués, les hommes restent les mêmes, leur attentes sont identiques, leur ressentis, leurs émotions idem…

A découvrir !


Et s’il fallait mettre une note : 15/20






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