lundi 8 juin 2009

Une série, oui, mais littéraire ---- "Doggy bag, saison 1" de Philippe Djian (livre)



Ce n’est un pas un secret, je suis une inconditionnelle des séries télévisées. Je suis aussi une amoureuse des livres et j’adore naviguer dans les différents univers qui s’offrent à moi au fil des pages, des titres et des genres.
Concilier ces deux passions n’est plus impossible aujourd’hui car même les auteurs, les écrivains revendiquent leur engouement pour ces formats courts de 42 minutes environ, mais qui sont des bombes narratives !
Philippe Djian ne s’est jamais caché derrière un paravent politiquement correct et il a même eu l’idée d’adapter les codes des séries américaines à la littérature pour ainsi écrire la première série littéraire. Voilà comment est née : « Doggy bag » et voici mes impressions sur cette première saison.

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Qui est l’auteur ? (sources : Evene et perso)

En savoir plus sur l’écrivain, nous donne les codes pour mieux comprendre certaines de ses œuvres.

Né à Paris le 03 juin 1949, Philipe Djian est un auteur contemporain qui à un CV bien rempli.

C'est à l'adolescence que Philippe Djian découvre les auteurs qui lui feront aimer la littérature (auxquels il rend hommage dans « Ardoise »), en même temps que les filles, l'alcool et les nuits blanches.

Il accumule les petits boulots, et commence à écrire les nouvelles de « 50 contre 1 » alors qu'il travaille à un péage. Gallimard lui en refuse la publication, mais le met en contact avec Bernard Barrault, qui le publie.
Suivent alors « Bleu comme l'enfer » et « Zone érogène ». Mais c'est l'adaptation au cinéma de « 37.2 le matin » par Jean-Jacques Beinex qui lui apporte le succès : le roman est traduit en une vingtaine de langues.

Il rencontre alors Stephan Eicher sur un plateau de télévision, dont il devient un des principaux paroliers (pour les titres francophones).
Les années suivantes, Philippe Djian et sa famille s'installent aux Etats-Unis, puis à Florence ; il y écrit « Crocodiles », « Echines », « Lent dehors », puis « Sotos ». C'est avec ce livre, en 1993, que l'auteur rejoint la maison Gallimard. Il retourne alors en France, où il enchaîne les ouvrages ; il rédige notamment une trilogie, « Assassins »(1994), « Criminels » (1997) et « Sainte-Bob » (1998), « Ca, c'est un baiser » (2002), « Frictions » (2003) et « Impuretés » (2005).
Il traduit également de l'Anglais des pièces de théâtre de Martin Crimp (« La Campagne », 2002, « Tendre et cruel », 2004).
En 2005, s'inspirant des séries américaines, il se lance dans l'écriture de « Doggy Bag »(saison 1) qu'il poursuit jusqu'en 2007, année où sort la saison 4. La 6ème et dernière saison sortira en mai 2008.

Romancier, traducteur, parolier et auteur d'une « série littéraire », Philippe Djian fait évoluer sa plume dans tous les genres et c'est à chaque fois une réussite.

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L’intrigue :

Marc et David Sollens, la quarantaine, plutôt sexy, ont tout pour être heureux. À la tête d'un florissant garage de voitures de luxe, leur vie s'écoule avec ses faiblesses, ses accélérations, ses rencontres d'un soir, ses passions et ses tracas. Une routine bien huilée, mais qui fonctionne plutôt pas mal.
Vingt ans plus tôt, les deux frères avaient pourtant faillit s'entre-tuer pour une jeune femme, Édith, qui était disparue comme elle était venue.
Les plaies furent pansées et les deux jeunes gens avaient enterré la hache de guerre. Mais par un beau matin, la belle pointa de nouveau le bout de son nez. Le tremblement de terre qui s’en suivit fut aussi bien psychologique que physique…

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Ce que j’en pense :

C’est le tout premier livre de Philippe Djian que je lis.
J’entends déjà les hurlements de certains ou certaines, mais c’est ainsi. Je l’avoue, je n’ai pas le temps de tout lire et je pioche mes lectures au gré des occasions ou de mes envies. Je suis une sorte de SDF de la littérature car je ne m’impose aucune limite et je pioche ici ou là ce qui me semble intéressant.
Je me suis rapprochée tout naturellement de « Doggy bag » car l’approche de l’auteur était différente de ce que l’on trouve aujourd’hui dans la fiction littéraire.

On est tout de suite pris par les personnages qui apparaissent et nous livrent d’emblée quelques informations sur eux, mais de manière anarchique, hétéroclite. On se demande un peu qui ils sont vraiment, ce qu’ils font ensemble, si leurs liens sont durables ou non, ce qu’il va en ressortir.
On a droit à un formidable chassé-croisé qui ressemble furieusement à ce que l’on peut voir dans les séries américaines justement (style narratif parfait et qui reprend bien le rythme des images d’une saga télévisée). Des petites tranches de vie, des instants volés deci-delà, mais qui mis bout à bout forme un récit digne d’intérêt.

On se perd un peu au début avec tous ces prénoms, ces situations, mais assez vite, on comprend l’organigramme. Je regrette quand même que certains prénoms soient assez semblables (commençant avec le même son, ce qui est gênant en cas de lecture rapide car l’œil doit alors revenir en arrière pour confirmer une première impression). Je suis du genre pénible, mais j’assume totalement.

Le style est concis, le lecteur n’est pas noyé sous des tonnes de détails car l’important, c’est ce que vit le personnage. On a l’essentiel et avec le cadre donné par Philippe Djian, c’est amplement suffisant. On se fait tout seul notre propre série avec comme scénariste Djian.
C’est totalement nouveau et pourtant quand on dévore les pages, on a l’impression que cela tombe sous le sens.

L’intrigue de départ est assez banale, stéréotypée comme pour les séries télévisées d’ailleurs où chaque héros est en réalité un modèle préétabli de ce que notre société actuelle compte comme citoyen lambda. Seulement voilà, en y regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit que cette banalité, cette médiocrité cache en réalité un ou des univers plus complexes, attractifs qu’il n’y paraît de prime abord.

Si vous mordez à l’hameçon, vous êtes fichu, vous aller lire cette première saison d’une traite. Un peu comme si vous pouviez enchaîner tous les épisodes de votre série favorite d’un coup.
C’est la réflexion que je m’étais faite après les 50 premières pages, mais ensuite, je ne sais pas, j’ai commencé à me lasser un peu de cet imbroglio.
Certes, il n’y a pas de temps morts, mais la chronologie est difficile à suivre. C’est comme dans une bonne série, mais le fait de tout transposer sur papier change pas mal la donne. Cela demande beaucoup plus d’effort. J’ai remarqué que lorsque j’étais fatiguée, j’avais très vite tendance à m’embrouiller dans les différents protagonistes. Je parvenais à remettre le tout dans l’ordre ensuite, mais je l’avoue, cela m’a gâché un peu le plaisir.


Note finale : 12 / 20

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